Cry for Me Argentina….

VENGEANCE!!!

Les rugbymen français ont surclassé l’Argentine 26-14 en quarts de finale du tournoi olympique et verront le dernier jour de compétition, samedi. Une revanche d’autant plus savoureuse qu’elle s’inscrit dans un contexte tendu avec les Argentins

Il fallait bien qu’un jour quelqu’un passe à la caisse pour régler la cuenta bien salée laissée sur la table de la France entière par Dibu Martinez et Enzo Fernandez. Au mauvais endroit, au mauvais moment, en l’occurrence au Stade de France en quarts de finale du tournoi olympique de rugby à 7, les Pumas ont pris de plein fouet les frustrations d’un peuple qui demandait réparation pour les torts causés par le gardien de l’équipe d’Argentine au Qatar en 2022, et par le milieu de terrain de Chelsea coupable d’avoir entonné un chant raciste avec toute l’Albiceleste, il y a quelques semaines.

Voilà deux jours que les Argentins étaient copieusement hués à chaque apparition sur la pelouse dionysienne. Sans trop comprendre, ils s’en étaient jusqu’ici accommodés et même amusés, à l’image du joueur Marcos Moneta. « Je ne sais pas s’ils sont blessés à cause de Messi et de la Coupe du Monde ou parce qu’ils ne nous aiment pas. Peut-être qu’ils ont peur de nous, je ne sais pas »

Bof, c’était pas trop la tendance. Dans une déclaration prophétique après la défaite contre les Fidji, dans l’après-midi, Stephen Parez exhortait les siens à « leur rouler dessus (les Argentins) ». Non, la peur était clairement dans l’autre camp. Sur Twitter, c’était la peur de jouer le pays hôte, de se faire voler par l’arbitrage, qui serait forcément acquis à la cause des Français. « Ça sera un match à 8 contre 7 », pouvait-on lire entre autres.

« Leur montrer que c’était chez nous »

Erreur de calcul, c’était un match à 69.007 contre 7.

Une ambiance de taré, empreinte de toute la subjectivité qu’autorise le chauvinisme sportif dans un contexte olympique. A vous foutre les poils dès l’annonce du 7 de départ. Difficile d’évaluer à quel point les joueurs de l’équipe de France ont pu être galvanisés par le spectacle offert par les supporteurs tricolores en délire, même si la première période parfaite, le couteau entre les dents, reste un bon indicateur de l’enthousiasme collectif. Et un, et deux, et trois essais. Tous transformés, alors que la France piochait dans l’exercice depuis le début du tournoi.

21-0 en une mi-temps. Irréel, lunaire, jubilatoire.

« J’avais envie de montrer que je suis chez moi, souligne Andy Timo, l’un des buteurs du soir. Je n’en marque pas beaucoup et du coup je le montre un peu. Surtout que c’est un quart de finale contre l’Argentine, j’avais envie de montrer que c’était chez nous. »

« « Jouer dans un stade comme ça procure des émotions que je n’ai jamais vécues de ma vie, concède Aaron Grandidier Nkanang en zone mixte. Je n’aurais jamais imaginé jouer un jour devant 69.000 personnes. Ce n’est que le quart, il nous reste un grand bout de chemin, mais ça nous procure des émotions de malade. J’étais presque en larmes à la fin du match. Merci aux supporteurs de nous avoir portés comme ça, je n’ai pas les mots. » »

L’effet a fini par s’essouffler en seconde période, on a même cru ces filous d’Argentins partis pour nous climatiser comme jamais. Mais l’entrée d’Antoine Dupont, d’abord synonyme de baisse d’intensité, s’est finalement avérée salvatrice. Le Toulousain a d’abord permis de gratter de précieuses secondes quand les Pumas étaient revenus à sept points, avant de plier le match au buzzer sur une action qui relève plus de la folie que de l’audace.

Voilà les Bleus en demies. Oui, seulement. L’euphorie ambiante et la joie des joueurs français après la rencontre étaient telle que l’on aurait pu croire l’or olympique déjà acquis.

Quelque part, ce n’est pas faux. Battre l’Argentine avec panache et selon leurs règles, c’est déjà une médaille en soi.

MERCI 20minutes!